antoine-source/labellezohra/textes/TXT5.TXT

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2023-08-28 16:01:04 +00:00
*4 ENVIE &JOCELYN =SUITE -Zohra? Pourquoi tu t'appelles comme <20>a? me demanda Jocelyn, un soir en hiver, dans le m<>tro, alors qu'on <20>tait assis au chaud en face d'une rombi<62>re flamb<6D>e d<>guis<69>e en sapin de No<4E>l. -Comme quoi? r<>pliquais-je un soir (le m<>me) -Zohra. -Ah oui. Je r<>flechis quelques instants. L'amour fait dire des choses cons. -Je vais te soumettre diff<66>rentes hypoth<74>ses, fausses toutes les trois, continuais-je. -J'<27>coute. -Hypoth<74>se num<75>ro un, que nous appelerons "a": je suis n<>e un 27 avril, qui est comechaquin<69><6E> la sainte Zita, sainte dont la m<>re s'appelait Zoulikha, la cousine Zined, la petite s<>ur Zina et la grande Zohra. C'est donc par esprit de famille. Jocelyn m<>cha un "mouais". *8 SUITE -Je suis sceptique, c'est du toc. -Hypoth<74>se num<75>ro deux, que nous appelerons "<22>": Zohra est sans doute le pr<70>nom f<>minin commen<65>ant par un "Z" le plus courant en France (plus personne ne s'appelle Zo<5A> ou Zelda) c'est donc par conformisme alli<6C> <20> un acte patriotique que Papa et Maman ont d<>cid<69> de me pr<70>nommer Zohra. -Je te crois pas. -C'est un oncle <20> moi, et ceci est l'hyopoth<74>se num<75>ro trois (que nous marquerons du sceau de "III"), l'ancien toubib d'un amiral, mesquin et un chou<6F>a assassin dit-on, qui au par hasard ouvrit un magasin dans un petit bled, une sorte de bazar, o<> il vendait des abricots et des <20>chalotes (et aussi des scoubidous). -<2D>a tient pas trop debout. -Justement, il fit remarquer <20> mes parents que Zohra <20>tait un pr<70>nom <20>quilibr<62> dans son essence, presque z<>nithiquement parlant si j'ose dire: la premi<6D>re lettre est la derni<6E>re de l'alphabet, la derni<6E>re est la premi<6D>re, tandis que le "H" optionnel du milieu -lettre sym<79>trique s'il en est- vient ajouter <20> l'harmonie de l'ensemble. Jocelyn d<> penser que j'<27>tais folle. Je le pris dans mes bras. Comme un saint, il avait une petite Zohra divine autour de lui... *5 LUXURE &RETROUVAILLES JOCELYN L'apr<70>s-amour fait partie de ces moments propices aux conneries (certains l'appellent du joli nom de "petite mort" voire "post-combustion"). J'avais retrouv<75> un Jocelyn qui avait appris plein de mots depuis notre rupture. Il avait aussi un peu plus de barbe. On <20>tait allong<6E>s sur son lit, qui <20>tait un peu le mien aussi. Il faisait un peu froid, et j'avais une envie folle de recouvrir mes seins avec la couette pour faire comme dans les feuilletons am<61>ricains. -Moi, mon mot pr<70>f<EFBFBD>r<EFBFBD>, c'est "rodomontade". -C'est de la provocation contre les lexidiques. -Ou alors "pan<61>gyrique" ou "dythirambique"... Et puis "contondant". -<2D>a fait quatre... Puisque t'es <20> poil, tu veux bien remonter le chauffage? -Ou bien "rh<72>torique", parce que tout le monde se gourre avec le "H". Ou bien "vilipender", "vitup<75>rer", "amphigouri" et "paradigme", "thurif<69>raire", j'aime bien aussi. -T'es pas un enfant du paradigme, tel que je te connais, tes mots pr<70>f<EFBFBD>r<EFBFBD>s c'est des trucs comme "bite" ou "couille", des choses qui se retiennent facilement... -T'es b<>te. -Je me souviens plus comment j'ai appris ces mots l<>. C'est des mots que tous les parents savent, mais il ne veulent pas les apprendre <20> leurs enfants, alors qu'ils finiront bien par le savoir un jour ou l'autre. Sinon, <20>a serait plus marrant, tu me diras. -Cette fois-ci tu viendras pas me dire que c'est encore moi qui t'attire sur le terrain du cul... Il avait l'air vraiment contrari<72>. Il ne supportait pas encore l'id<69>e qu'une fille puisse <20>tre plus obsed<65>e que lui. Pour un homme, la femme doit forc<72>ment <20>tre moins grande, moins intelligente, moins riche et moins obsed<65>e que lui. *7 PARESSE &RETROUVAILLES JOCELYN La vie n'est pas comme dans les films. De nos jours, on dit "je t'aime" beaucoup plus tard. Concr<63>tement, c'est apr<70>s avoir couch<63> ensemble. Et encore, la condition de la copulation n'est-elle en rien suffisante. Si bien qu'il est possible d'avoir connu de nombreux orgasmes sans jamais avoir prononc<6E> ou entendu "je t'aime". Et quand on le dit, c'est en g<>n<EFBFBD>ral noy<6F> dans le bourdon du quotidien, comme on cache la poussi<73>re sous un tapis, comme on repeindrait en noir un mur blanc tach<63> d'une goutte d'encre. L'autre jou